Publié le : 17 septembre 20218 mins de lecture
La prévoyance santé et retraite suisse est constituée de 3 piliers : une prévoyance étatique obligatoire (1er pilier), une prévoyance professionnelle (2ème pilier) et une prévoyance facultative complémentaire (3ème pilier). Sous la forme de produits bancaires et d’assurance, le 3ème pilier vous offre une couverture utile contre certains risques (invalidité, décès), et vous permet également de réduire votre imposition. Explications.
La Suisse bénéficie d’un système de prévoyance très intéressant qui repose sur trois piliers :
- Le premier pilier intervient dès la retraite, en cas d’incapacité de gain et en cas de décès du bénéficiaire. Ce pilier sert à couvrir les besoins vitaux.
- Le deuxième pilier est une prévoyance de type professionnel. Ce pilier a pour objectif de conserver le niveau de vie habituel. On notera que les prestations du premier et du deuxième pilier ne peuvent couvrir ces besoins que partiellement.
- C’est là que le troisième pilier entre en jeu, il est aussi nommé « prévoyance privée » : il sert à compenser les manquements de prévoyance.
Le 3ème pilier : prévoyance liée vs prévoyance libre
Le capital constitué via le 3ème pilier vient en complément du 1er et du 2ème piliers. En principe, tout individu résidant dans la Confédération peut souscrire à un 3e pilier. Sont éligibles : frontaliers, titulaires d’un permis B (résidence longue durée), permis C (permis d’établissement), permis L (résidence courte durée).
Il existe 2 types de produits 3ème pilier :
– Les produits du 3ème pilier A – lié : le capital ne peut être retiré avant la retraite, mais les versements sont intégralement déductibles,
– Les produits du 3ème pilier B – libre : les conditions de retrait sont plus flexibles, cependant la déductibilité des versements est plafonnée,
Les établissements bancaires sont habilités à proposer des produits du pilier 3A, tandis que les compagnies d’assurance sont habilitées à proposer les produits des piliers 3A et 3B. Visitez le site https://www.devistroisiemepilier.ch pour une analyse de ces produits.
Pilier 3A : Prévoyance liée
Les contributions sont fiscalement déductibles du revenu imposable, dans les limites annuelles fixées par l’Office Fédéral des Assurances Sociales :
– CHF 6 826 pour les salariés qui cotisent également au 2ème pilier,
– CHF 34 128 pour les travailleurs non encore affiliés à une caisse de prévoyance vieillesse, sans excéder 20% du revenu fiscal du travailleur,
Les capitaux du pilier 3A ne rentrent pas dans la base de calcul de l’impôt sur la fortune, et les produits financiers sont exonérés fiscalement.
Les capitaux doivent être retirés intégralement au moment du départ à la retraite. Exception : ceux qui continuent une activité professionnelle peuvent décaler de 5 ans ce retrait. Le retrait anticipé des capitaux est possible lorsque vous pouvez justifier de leur affectation à la construction d’un logement principal, au lancement d’une activité lucrative indépendante et formelle – ou enfin en raison d’une invalidité ou d’un départ définitif de la Confédération.
Pilier 3B : Prévoyance libre
Les versements dans le cadre de produits du pilier 3B offrent une déductibilité inférieure à ceux du pilier 3A. Ces plafonds annuels de déductibilité varient selon les Cantons.
Dans le Canton de Fribourg :
– CHF 1 500 pour les couples mariés,
– CHF 750 pour les personnes célibataires,
Dans le Canton de Genève :
– CHF 2 196 pour les salariés célibataires,
– CHF 4 434 pour les indépendants célibataires,
– CHF 3 294 pour les couples salariés,
– CHF 4 989 pour les couples dont 1 conjoint est sans affiliation LPP, CHF 6 652 pour les couples avec les 2 conjoints indépendants,
Les déductibilités du pilier 3A et 3B sont cumulables sous conditions. Le capital peut être retiré sans restriction majeure, cependant il est imposé à l’impôt sur la fortune.
Pour les personnes ayant pour métier une activité libérale et qui n’ont donc pas beaucoup d’actif immobilisé, les prestations du pilier 3a ne sont pas très intéressantes. Mais ils peuvent tout de même s’en satisfaire en bénéficiant de leurs avantages fiscaux.
L’AVS (1er pilier)
L’AVS sert à compenser partiellement la diminution ou la perte totale de revenu suite à une cessation d’activité (décès, retraite, invalidité) de manière à garantir un niveau de vie minimum.
En Suisse, sa souscription est obligatoire pour tous les travailleurs résidant sur le territoire, à partir du 1er janvier qui suit les 17 ans, et ce, jusqu’à l’âge de la retraite.
Les cotisations à l’AVS sont payées par l’employeur à hauteur de 50% et pour l’autre moitié par l’employé (prélevé directement sur le salaire).
A quels droits prétendre avec l’AVS ?
- une rente vieillesse (retraite)
- une rente invalidité
- une rente survivant (pension versée au conjoint en cas de décès du conjoint
L’AVS a été créé en 1948, l’AI en 1960. C’est une période historique pendant laquelle l’Europe était en pleine reconstruction après la Seconde Guerre mondiale avec son lot de séquelles après les mauvaises expériences des mouvements politiques totalitaires. C’est pourquoi le nouveau concept d’économie sociale de marché remporta un vif succès.
De nos jours la rente AVS est considérée par encore beaucoup de Suisses comme une récompense bien méritée après un temps de travail fourni car rente solidaire et sociale garantie un minimum vital et est l’illustration d’une solidarité dans le système du pays.
Le deuxième pilier
C’est le pilier de la Prévoyance Professionnelle soit « PP » et souvent nommé « caisse de pension » dans le langage courant en Suisse. Elle intervient en complément de l’AVS et a pour objectif d’assurer presque 60 % du montant du dernier salaire du bénéficiaire. Cette prévoyance ne concerne que les revenus supérieurs à 21 150 CHF.
Comme pour le premier pilier, celui-ci est également financé en partie par le travailleur et par l’employeur, sous forme de prélèvement direct. C’est une prévoyance obligatoire.
Depuis 1985, la prévoyance professionnelle, soit le 2ème pilier, est obligatoire en Suisse et son rôle est de plus en plus important dans l’économie du pays. Les fonds que les bénéficiaires peuvent accumuler avec le deuxième pilier sont plus conséquents que ceux accumulés avec le premier pilier.
Le système suisse à trois piliers est un garant de la cohésion des partenaires sociaux sur le marché du travail du pays, mais effectivement, l’on notera qu’il a un cout non négligeable : les cotisations de prévoyance obligatoires des deux premiers piliers représentent environ 20 à 30 % des revenus bruts.